Leclerc, maréchal de France et des Français
Hommage au héros qui, grâce à son coup d’œil et à sa rapidité de décision libéra Paris et Strasbourg sans provoquer de dommages irréparables.
I)-Mai 1943 : les généraux Giraud et de Gaulle, pour une fois d’accord, nomment le général Leclerc commandant de la 2ème D.B. en formation.
II)-Pourquoi Leclerc ? Parce qu’il appartient à la France Libre depuis juillet 1940 et surtout parce qu’il vient de conquérir le Fezzan, au cours d’une fabuleuse épopée. Dès 1941, il avait déjà lancé plusieurs reconnaissances en territoire italien, dont l’une avait abouti à la prise de Koufra. Mais ce n’est que le 16 décembre 1942, qu’il peut quitter Zouar, base crée pour lui, à 1600 Kms de Fort Lamy, pour foncer sur le Fezzan, à la tête de trois mille hommes dont cent européens. Le 9 janvier, le Fezzan est conquis. Leclerc peut aller à Tripoli….où vient d’arriver la 8ème armée britannique, à plus de 2000 Kms de Fort Lamy. De plus, le capitaine de Hauteclocque a une solide réputation dans l’armée française. On va donc l’aider à mettre sur pied sa division.
III)-La 2ème D.B. est mise sur pied à Temara (Maroc), à l’aide de formations de l’armée d’Afrique, des évadés de France, de réfugiés espagnols pour atteindre les 17 000 hommes. Le transport en Angleterre est effectué par L.S.T.
IV)-De Paris à Berchtesgaden. Le général Leclerc savait que sa division devait participer à la libération de Paris. Il débarque le 1er août en Normandie, affecté à l’armée de Patton. Jusqu’au 20 août, il participe aux combats de la forêt d’Ecouves avec le plus grand succès. Mais il réclame à Patton l’ordre d’aller à Paris. Patton lui répond : « Vous êtes encore plus emm… que Woods. » Le 22, il reçoit l’ordre de prendre Paris. Le 24, combats devant Paris. Envoi de Dronne. Le 25, prise de Paris. Le 26, descente des Champs Elysées. Difficultés avec le général Gerow. Le 27, combats au nord de Paris.
V)-Strasbourg. La charge. La 2ème D.B. est aux ordres du général Hairslip avec lequel Leclerc s’entend très bien. Le 13 novembre, deux divisions US s’élancent à l’assaut du Voge-Stellung. Le 18 novembre, les ponts de Cirey sont enlevés intacts. Le 19, début de l’exploitation mais stoppés par des barrages à l’entrée dans la forêt. Le 20, Massu fait tomber la résistance allemande et arrive devant l’itinéraire allant à Dabo. Le général donne l’ordre de renforcer Massu. Nuit du 20 au 21, progression tous phares allumés. Le 22, prise de la Petite Pierre. Le 22 au soir, le col de Saverne est ouvert et c‘est la charge sur Strasbourg. Ordre est donné par le XVème corps de prendre Strasbourg le 23. A 10h, entrée dans Strasbourg, ennemi surpris.
Après Strasbourg. Mauvais moment pour le général Leclerc et sa division. La collaboration avec la 1ère Armée française est mauvaise.
Punition de la 2ème D.B. Royan. Leclerc estime que le dégagement de Bordeaux ne s’impose pas. Mais il fait le job. Entre le 4 et le 10 avril, mise en place d’un fort élément de la 2ème D.B. pour une opération du 14 au 18 avril. Le 18 au soir, succès complet, la division peut être retirée. Le général va alors voir toutes les autorités alliées.
Berchtesgaden. Le 25, il est auprès du général Patch, son commandant d’armée. La division est répartie sur 1100 Kms. Le 2 mai, Sarazuc à Bad Tölz, 10 cms de neige. Le 4 mai, objectif : Berchtesgaden. Dernier blessé. Arrivée à Berchtesgaden.
Le général Leclerc quitte sa division. Il est nommé général de Corps d’Armée et Commandant du Corps Expéditionnaire en E.O.
Le général Leclerc arrive en E.O., réoccupe la Cochinchine mais a de graves difficultés au Nord, c’est-à-dire au Tonkin. Devant les manifestations du Viet Minh, il comprend que l’on se dirige vers une guerre qui peut être longue. Il sait que la France n’a pas les moyens de la mener convenablement. Aussi participe t’il aux accords du 6 mars. La situation se détériorant, il demande à rentrer en France et prône l’ouverture de négociations.
Nommé inspecteur des forces françaises en A.F.N., il prévient le gouvernement que l’appareil militaire en A.F.N. n’est pas suffisant pour mâter une rébellion. Là aussi, il prône des négociations, notamment en Algérie.
Epilogue. Le général Leclerc a été le meilleur commandant de division blindée alliée. Il avait le coup d’œil et l’audace. C’était un chef jeune et aimé malgré son caractère explosif. Par son action tactique fondée sur la vitesse, il a évité des combats de rues à Paris, en arrêtant la division allemande de secours au nord de Paris. De même à Strasbourg où il s’est abattu comme la foudre, évitant ainsi les combats de rues. A sa mort, toute la France a été émue. Des grévistes parisiens ont même reporté leur grève au moment des obsèques.
Georges Olle-Laprune
Jean-Pierre Gomane
Société d'Histoire et d'Archéologie de Maurienne
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