A l’origine de cette étude, il y a la découverte étonnante en 2015 d’un manuscrit de 413 pages rédigé au début des années 1970 par un comédien formé au Théâtre National de Strasbourg : Arsène Altmeyer. Acquis parmi les collections des Archives Départementales de la Savoie, le document a été étudié et mis en perspective au regard d’autres archives très variées, orales et écrites, publiques et privées, en France et à l’étranger.
Evoqué à plusieurs reprises dans des travaux universitaires consacrés à l’histoire des bagnes coloniaux, le fonctionnement du bagne d’Aiton n’a pourtant jamais été étudié jusque-là. En l’absence de travaux scientifiques approfondis sur le sujet, les recherches effectuées par Jean-Marc Villermet constituent aujourd’hui une première étape pour traduire l’existence d’un camp militaire de travaux forcés qui a fonctionné en Savoie durant une décennie sous la forme d’une compagnie de l’armée régulière entre 1962 et 1972.
Le bagne d’Aiton fut évoqué à plusieurs reprises dans la presse, surtout au moment de sa dénonciation dans l’opinion entre 1970 et 1973. Des associations très variées se sont émues de la situation.
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Les élus ont également réagi. Plusieurs parlementaires, au Sénat et à l’Assemblée nationale, ont abordé le sujet durant les quinze premières années de la Ve République…
Des décennies plus tard, au crépuscule de leur existence, les acteurs du camp de travaux forcés encore en vie, qu’ils aient été bagnards ou personnels de l’encadrement livrent leur part de vérité. Des témoignages variés ont été publiés dès le début des années 2005-2010. Mais, en raison de leur caractère diffus voire confidentiel, l’existence du bagne d’Aiton et son fonctionnement sont aujourd’hui ignorés par la plupart de nos contemporains.
Jean-Marc Villermet
Docteur en Sciences Humaines, du Politique et du Territoire
Enregistrement audio de la conférence SHAM du 13 novembre 2019 (2h 01mn 07s) : |
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