Les soldats du général de Gaulle
Reconnu comme le chef des français libres le 28 juin 1940 par Churchill, le général de Gaulle décide le même jour, de former à l'aide de volontaires, une force militaire française terrestre, navale et aérienne. L'appui de Churchill est instantané : il fait ouvrir un compte "général de Gaulle" par la banque d'Angleterre et promet l'aide de l'armée britannique. La force nait le 23 juin, avec le ralliement d'un bataillon de légion. Mais Mers el Kébir (1300 morts), l'occupation de nos côtes, Vichy, et surtout le désir des français de "rentrer à la maison", freinent les engagements. Aussi le total des effectifs terrestres ralliés à de Gaulle ne dépasse-t-il pas 4500 hommes à la mi-août 1940. La situation de la marine n'est pas meilleure et il faut le renfort des marins du commerce pour armer 18 navires. Quant à l'aviation, elle est en"germe", la majeure partie des aviateurs ralliés étant des élèves pilotes. Seule une dizaine de pilotes confirmés va participer, dès septembre à la bataille d'Angleterre.
Elles sont donc minimes ces Forces Françaises Libres mais elles EXISTENT . Elles le prouvent immédiatement. Intervention flash en Afrique pour confirmer les ralliements... Participation au fiasco de Dakar qui heureusement va engendrer le ralliement (de force) du Gabon. L'assise territoriale ainsi crée : l' A.E.F.L. va donner à la France Libre un territoire et une capitale, Brazzaville.
Pour continuer le guerre contre l'Axe; le général de Gaulle envoie une brigade en Erythrée pour aider les britanniques aux prises avec les italiens. Durant cette campagne (janvier-avril 41), elle se distingue lors des durs combats de Keren et lors de la prise de Massawa. Perdant 250 tués ou blessés, elle capture 14000 soldats italiens. Rentrée en Egypte, la brigade participe à la plus calamiteuse des guerres : celle de Syrie (juin-juillet 41) où devant Damas des soldats français vont combattre contre d'autres soldats français. Dans cette sale affaire, les soldats de de Gaulle vont perdre plus de 600 tués ou blessés et ne rallier que 6000 vichystes.
1942. En février, la brigade du général Koenig reçoit l'ordre d'occuper Bir Hakeim pour empêcher Rommel d'attaquer de flanc la 8e armée. Le 26 mai, Rommel lance son Afrika Korps à l'attaque. Les 3700 français stoppent la division italienne Ariete. Encerclés, les 155 Km² de Bir Hakeim vont alors encaisser 45 000 obus de 105 mm. Mais rien n'y fait . Rommel, prend alors l'affaire en mains et ajoute 1400 sorties d'avions de tout type à l'artillerie. Malgré ce déchainement, tous les assauts sont encore brisés. Mission terminée, Koenig décide le 10 juin une sortie en masse; elle est exécutée dans la nuit et plus de 2 500 hommes sont récupérés par les britanniques. Cette sortie victorieuse a un retentissement mondial. Le prestige de la France Libre monte en flèche. Rommel reconnait lui-même le courage et la science du combat de la brigade Koenig.
El Alamein. Dans la nuit du 23 au 24 octobre, la 8e armée attaque et contraint ses adversaires à reprendre le chemin de Tripoli. Montgomery les suit de près, mais il garde en réserve la 1e Division Française Libre à qui il avait confié une mission de diversion dans l'Himeimat. Rejoint par Leclerc à Tripoli, il se prépare à envahir la Tunisie par le sud, et à aller à la rencontre des forces US, britanniques et française de Giraud. Cette opération démarre en mai et vaut à Leclerc les félicitations du commandant de la 8e armée pour la magnifique défense du ksar el Ghilane.
Deux armées françaises sont en Tunisie : celle de de Gaulle et celle de Giraud. Elles ne défilent pas ensemble le 20 mai à Tunis et ne s'aiment pas. Les forces gaullistes sont donc refoulées en Tripolitaine poue éviter les incidents. C'est alors que le général de Gaulle débarque à Alger le 30 mai, pour devenir co-président du Comité Français de Libération Nationale. Très vite on sent qu'il va devenir le patron. Mais ce rebelle peut-il disputer la première place à un général soutenu par le président des Etats Unis ? On connait la réponse. Elle est due en grande partie à deux ministre britanniques : Attlee et Eden, qui ont demandé à Churchill de ne pas évincer le général de Gaulle, malgré son caractère....Cet évènement détruirait la France Libre, ses institutions et évidemment ses forces armées. Ce serait une perte irréparable pour les Nations Unies et surtout pour la France où le nom de de Gaulle signifie résistance. Dieu merci, il n'en fut rien et le général de Gaulle fut le libérateur du Pays. Pour nous citoyens de 2013, un enseignement demeure : c'est la necéssité d'une résistance extérieure. Car c'est l'extraordinaire activité des Forces Françaises Libres de 40 à 42, leurs succès et leurs sacrifices qui ont pû faire naitre, alimenter et souvent piloter la résistance intérieure.
Général Georges Ollé-Laprune
Société d'Histoire et d'Archéologie de Maurienne
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