Lesdiguières et les forts de la Maurienne.
Charles-Emmanuel 1er accède à la couronne ducale en 1580. Alors qu'il n'est âgé que de dix-huit ans, il rève déja de transformer ses Etats en un royaume. Il doit d'abord s'assurer des alliances par un "bon mariage". Henry III, roi de France, lui offre d'épouser sa nièce, Christine de Lorraine. Mais les conditions posées par Charles-Emmanuel, cession du marquisat de Saluces et abandon de la protection de la France à la cité de Genève, sont inacceptables pour le roi de France. Le 11 mars 1584, Charles-Emmanuel épouse à Saragosse l'infante Catherine de Habsbourg, deuxième fille de Philippe II d'Espagne. Il commence alors une vaste politique d'expansion en s'emparant de la cité de Carmagnole puis du marquisat de Saluces. Il porte ensuite la guerre à Genève, en Provence et en Dauphiné. Mais il va dorénavant se trouver confronté à un redoutable adversaire: Lesdiguières.
François de Bonne de Lesdiguières, nait à Saint-Bonnet en Champsaur le 1er avril 1543. A l'âge de dix-neuf ans, il s'engage comme archer couplé dans la compagnie catholique de Bertrand Simiane de Gordes. Il la quitte pour celle huguenote d'Antoine Rambaud dit capitaine Furmeyer. Il restera protestant jusqu'en 1622. Il abjurera alors entre les mains de l'évêque d'Embrun et deviendra un des principaux soutien du roi de France. Pour récompense il sera nomme pair de France, duc de Champsaur et connétable.
La première guerre contre la Savoie aura lieu de 1592 à 1595. Une trève est signée à Barraux. Un traité de paix est établi à Bourgoin le 23 octobre. Charles-Emmanuel le signe immédiatement; Henry IV, sur les conseils de Lesdiguières refuse de le signer. La guerre reprend. Lesdiguières pénètre en Maurienne par l'Oisans, descend par le col de la Croix-de-Fer, s'empare de Saint-Jean-de-Maurienne qui ne résiste pas. Don Sanche de Salinas, commandant de l'avant-garde du duc de Savoie refuse le combat et s'enfuit en direction du MontCenis, poursuivi par Lesdiguières. Lesdiguières revient à Saint-Michel dont il fortifie le château, descend sur Saint-Jean qu'il occupe. Il essayera de piller le trésor de la cathédrale, brulera de nombreuses maisons et fera d'importantes réquisitions dans toute la vallée. Il descendra avec son armée jusqu'au fort de Charbonnières qu'il prendra en quelques jours. Charles-Emmanuel qui veut absolument reprendre la Maurienne, s'avance contre Charbonnières avec l'ensemble de ses troupes en février 1598, reprend le fort , poursuit la guerre en Maurienne, fait prisonnier Charles de Créquy, gendre de Lesdiguières, son neveu Morges et dix-huit de ses meilleurs capitaines. Un traité de paix est conclu à Vervins le 2 mai.
Des négociations sont ouvertes qui échouent car Lesdiguières met comme condition première la restitution du marquisat de Saluces. Henri IV et Charles-Emmanuel tentent de négocier à Fontainebleau. Henri IV reste inflexible et impose un traité dit de Paris. Charles-Emmanuel, contraint l'accepte puis en conteste systématiquement les clauses. La guerre reprend. Henri IV fait prendre CHarbonnières par Sully, puis les forts de Saint-Jean et de Saint-Michel par Lesdiguières.
Pierre Geneletti
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